Alimentation et espérance de vie: les preuves

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03.11.2023

L’interprétation et l’utilisation des résultats de la recherche nutritionnelle peuvent constituer un défi pour les cliniciens, les décideurs politiques et même les chercheurs. Pour prendre de meilleures décisions en matière d’alimentation, il faut des méthodes innovantes qui intègrent les meilleures preuves. Une équipe de chercheurs* a développé un modèle d’aide à la décision qui prédit comment les choix alimentaires affectent l’espérance de vie.

Sur la base de méta-analyses et de données provenant de l’étude Global Burden of Disease (2019), les chercheurs ont réalisé des estimations (intervalles d’incertitude à 95 %) pour une alimentation optimisée et une approche de faisabilité. Un régime optimal a un apport substantiellement plus élevé qu’un régime typique de céréales complètes, de légumineuses, de poisson, de fruits, de légumes, et inclut une poignée de noix, tout en réduisant les viandes rouges et transformées, les boissons sucrées, et les céréales raffinées. Un régime d’approche de faisabilité se situe à mi-chemin entre un régime occidental optimal et un régime occidental typique. Un passage durable d’un régime occidental typique au régime optimal à partir de l’âge de 20 ans augmenterait l’espérance de vie de plus d’une décennie pour les femmes aux États-Unis (10,7 ans) et les hommes (13,0 ans).

Les gains les plus importants seraient obtenus en consommant davantage de légumineuses (femmes : 2,2; hommes : 2,5) ; de céréales complètes (femmes : 2,0 ; hommes : 2,3) et de fruits à coque (femmes : 1. 7 ; hommes : 2.0) et moins de viande rouge (femmes : 1.6 ; hommes : 1.9) et de viande transformée (femmes : 1.6 ; hommes : 1.9).

Le passage d’un régime typique à un régime optimisé à l’âge de 60 ans augmenterait l’espérance de vie de 8,0 ans pour les femmes et de 8,8 ans pour les hommes, et les personnes âgées de 80 ans gagneraient 3,4 ans. Le passage d’une alimentation typique à une alimentation conforme à l’approche de faisabilité augmenterait l’espérance de vie de 6,2 ans pour les femmes américaines de 20 ans et de 7,3 ans pour les hommes.

Les limites de l’étude incluent l’incertitude quant au temps nécessaire pour obtenir des effets complets, l’effet des œufs, de la viande blanche et des huiles, la variation individuelle des facteurs de protection et de risque, les incertitudes quant au développement futur des traitements médicaux et les changements de mode de vie.

Conclusions

Un changement durable de régime alimentaire peut entraîner des gains de santé substantiels pour les personnes de tous âges, tant pour les changements optimisés que pour les changements réalisables. Les gains devraient être d’autant plus importants que les changements alimentaires sont initiés tôt dans la vie. Le calculateur Food4HealthyLife proposé en ligne pourrait être utile aux cliniciens, aux décideurs politiques et aux profanes pour comprendre l’impact des choix alimentaires sur la santé.

* Fadnes LT, Økland JM, Haaland ØA, Johansson KA (2022). Estimating impact of food choices on life expectancy: A modeling study. PLOS Medicine 19(3): e1003962. https://doi.org/10.1371/journal.pmed.1003962

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