Produits pour sportifs : mise en garde de l'Anses

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19.07.2024

Après une première alerte émise en 2016, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) met à nouveau en garde les sportifs, les encadrants et les professionnels de santé sur les risques induits par la consommation des compléments alimentaires et des aliments enrichis en protéines, tant pour la santé du sportif qu’en cas de contrôle antidopage.

« Si ces produits sont traditionnellement utilisés par les culturistes, leur consommation tend à s’étendre, notamment aux sports dont la performance repose sur la force puissance musculaire ou la réduction du poids corporel. Cette pratique est encouragée par une croyance non fondée selon laquelle l’alimentation courante ne suffirait pas à atteindre les objectifs de performance fixés » rappelle l’Anses (communiqué du 17/07/2024).

Vendus sur internet, en salle de sport ou en pharmacie, certains de ces compléments alimentaires et aliments enrichis peuvent être consommés à l’entraînement, avant, pendant ou après une compétition mais aussi lors d’une simple pratique de loisir.

Des effets indésirables…

Entre 2009 et 2016, le dispositif de Nutrivigilance a enregistré 49 signalements d’effets indésirables susceptibles d’être liés à la consommation de compléments alimentaires destinés aux sportifs. Entre 2016 et février 2024,154 nouveaux cas d’effets indésirables ont été déclarés à la suite d’une consommation de ces produits, dont 18 considérés comme très graves. Deux décès sont survenus et quatre personnes ont vu leur pronostic vital menacé.

Parmi les nombreux effets indésirables rapportés, les effets cardiovasculaires sont les plus fréquents avec la survenue d’une tachycardie, de palpitations voire d’un arrêt cardiaque. Des symptômes généraux tels que malaise, fatigue, fièvre, vertiges, des effets digestifs mais aussi neurologiques (accidents vasculaires cérébraux) ont également été enregistrés.

… en raison de substances interdites

La raison de ces effets indésirables est connue : c’est la présence de substances interdites. Certains ingrédients – les stéroïdes anabolisants, le clenbutérol et l’éphédrine – sont interdits à la consommation notamment en raison de leurs nombreux effets indésirables sévères sur l’activité cardiovasculaire.

Leur présence dans les compléments alimentaires constitue ainsi une fraudeet peut exposer le sportif consommateur, au-delà des risques pour la santé, à un résultat analytique anormal (« contrôle positif ») lors d’un contrôle antidopage.

L’Anses précise notamment que, même s’il répond aux exigences réglementaires françaises, un ingrédient peut ne pas être autorisé par l’Agence mondiale anti-dopage (AMA)*.

Les sportifs doivent donc savoir identifier ces substances interdites par l’AMA en compétition, ou en toutes circonstances, et être attentifs à la composition des produits consommés en privilégiant en particulier les produits conformes à la norme européenne EN17444:2021.

Une nouvelle expertise

Ces nouveaux cas incitent l’Anses à engager une nouvelle expertise pour compléter ses travaux d’évaluation des risques publiés en 2016**. Le nombre et la diversité des cas étant déterminants pour la qualité de l’expertise, l’Agence rappelle donc aux professionnels de santé et aux consommateurs l’importance de déclarer à la nutrivigilance*** tout effet indésirable susceptible d’être lié à la consommation d’un complément alimentaire ou d’un aliment enrichi.

* The Prohibited List | World Anti Doping Agency (wada-ama.org)

** Compléments alimentaires destinés aux sportifs : des risques pour la santé pour des bénéfices incertains | Anses – Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail

*** NUTRI (nutrivigilance-anses.fr)

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