Communication : 36% des Français ne se sentent pas concernés par les messages de prévention santé

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08.12.2025

Lors de l’ouverture des conférences de la 34e édition du FestiComSanté, les organisateurs ont dévoilé les résultats d’une enquête inédite Ipsos bva sur le rapport des Français aux communications et campagnes de prévention santé. Un constat clair : malgré une réceptivité croissante aux enjeux de santé, plus d’un tiers des Français ne se sentent pas concernés par les messages qui leur sont adressés.

Depuis 35 ans, le #FestiComSanté réunit les acteurs de l’écosystème santé : soignants, associations de patients, industriels, établissements de soins, médias, agences, start-ups, assureurs, ou encore mutuelles. Cette 34e édition a rassemblé, fin novembre à Deauville, plus de 600 participants autour de sujets d’actualités, avec comme thème principal cette année, La communication au service de la santé publique.

Un paradoxe majeur

En guise d’introduction à la première journée de rencontres, les résultats d’une enquête Ipsos bva (études de marché et sondages d’opinion) ont été dévoilés. Son thème : Les Français face aux messages de prévention santé. Une enquête réalisée en ligne en octobre 2025 auprès d’un échantillon national représentatif de 1 000 Français de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

Pour Marie El Hayani, directrice adjointe du Pôle santé d’Ipsos bva, « les résultats révèlent un paradoxe majeur : alors que les enjeux de santé publique n’ont jamais été aussi présents dans le débat public, les messages de santé publique passent à côté d’une partie significative de la population. Et pas n’importe laquelle : celle qui en aurait le plus besoin ».

En effet, 36 % des Français déclarent ne pas se sentir concernés par les messages de prévention santé, dont 6 % qui affirment les ignorer délibérément. Un chiffre qui grimpe à 45 % dans les foyers à faibles revenus, révélant une fracture préoccupante dans l’accès et la résonance des messages de santé publique.

Et quand ils cherchent de l’information santé, le constat est tout aussi préoccupant :

  • 77 % jugent les messages flous ou contradictoires,
  • 72 % ne se sentent pas capables de faire le tri dans la masse d’informations disponibles,
  • 25 % ne savent plus à qui faire confiance.

Malgré ce constat, l’enquête révèle cependant un potentiel :

  • 82 % des Français se disent aujourd’hui plus réceptifs aux messages de prévention santé,
  • 65 % ont changé ou envisagent de changer un comportement suite à une campagne (activité physique, alimentation, arrêt du tabac),
  • et 60 % ont réalisé ou envisagent de réaliser des dépistages suite à une campagne.

Des attentes claires et une confiance à préserver

L’étude identifie également les leviers d’une communication santé efficace. Pour renforcer l’impact des campagnes, les Français plébiscitent :

  • des messages portés par des médecins (50 %),
  • des conseils concrets et applicables immédiatement (42 %),
  • des messages simples et visuellement clairs (39 %),
  • des messages qui montrent ce que l’on perd à ne pas agir (32 %).

Ces attentes rejoignent les principes des sciences comportementales : biais de facilité, aversion à la perte, pouvoir de la prescription médicale, etc.

Face à la défiance croissante, l’enquête identifie les émetteurs qui inspirent encore confiance : les professionnels de santé arrivent largement en tête (92 % de confiance), suivis des autorités sanitaires et institutions de santé publique (74 %), les mutuelles (71 %) et des associations de patients (70 %). Les laboratoires pharmaceutiques (57 %), les médias traditionnels (47 %) et surtout les réseaux sociaux (14 %) ferment la marche.

Concernant les laboratoires pharmaceutiques, si la confiance vis-à-vis d’eux peut diviser l’opinion, ils restent des interlocuteurs légitimes pour informer les patients via des campagnes de prévention santé, aux yeux de 62 % des Français. « Ces résultats sont une feuille de route pour tous les acteurs de la communication santé, conclut Marie El Hayani. Ils nous montrent qu’il existe des solutions concrètes pour créer des messages qui touchent vraiment en s’appuyant sur l’expérience patient. Cette hiérarchie de la confiance doit guider nos stratégies de communication. »


Communication: 36% of French people do not feel concerned by health prevention messages

At the opening of the 34th edition of #FestiComSanté, the organisers unveiled the results of a new Ipsos bva survey on the French people’s relationship with health prevention communications and campaigns. The findings were clear: despite growing awareness of health issues, more than a third of French people do not feel concerned by the messages aimed at them.

For 35 years, #FestiComSanté has brought together stakeholders from across the health ecosystem: healthcare professionals, patient associations, manufacturers, healthcare institutions, media outlets, agencies, start-ups, insurers and mutual insurance companies. The 34th edition, held in Deauville at the end of November, brought together more than 600 participants to discuss current issues, with this year’s main theme being Communication in the service of public health.

A major paradox

As an introduction to the first day of meetings, the results of an Ipsos bva (market research and opinion polling) survey were unveiled. Its theme: The French and health prevention messages. The survey was conducted online in October 2025 among a representative national sample of 1,000 French people aged 18 and over, using the quota method.

For Marie El Hayani, deputy director of the Ipsos bva Health Division, ‘the results reveal a major paradox: while public health issues have never been so prominent in public debate, public health messages are missing a significant portion of the population. And not just any portion: the one that needs it most.’

In fact, 36% of French people say they do not feel concerned by health prevention messages, including 6% who say they deliberately ignore them. This figure rises to 45% in low-income households, revealing a worrying divide in access to and resonance of public health messages.

And when they seek health information, the findings are just as worrying:

  • 77% find the messages vague or contradictory,
  • 72% do not feel able to sort through the mass of information available,
  • 25% no longer know who to trust.

Despite this finding, the survey nevertheless reveals potential:

  • 82% of French people say they are now more receptive to health prevention messages,
  • 65% have changed or are considering changing their behaviour as a result of a campaign (physical activity, diet, quitting smoking),
  • and 60% have undergone or are considering undergoing screening as a result of a campaign.

Clear expectations and trust to be maintained

The study also identifies the levers for effective health communication. To reinforce the impact of campaigns, French people overwhelmingly favour:

  • messages delivered by doctors (50%),
  • concrete and immediately applicable advice (42%),
  • simple and visually clear messages (39%),
  • messages that show what we lose by not taking action (32%).

These expectations are in line with the principles of behavioural science: ease bias, loss aversion, the power of medical prescription, etc.

In the face of growing mistrust, the survey identifies the sources that still inspire confidence: healthcare professionals are well ahead (92% confidence), followed by health authorities and public health institutions (74%), mutual insurance companies (71%) and patient associations (70%). Pharmaceutical companies (57%), traditional media (47%) and, above all, social media (14%) bring up the rear.

Although opinions may be divided when it comes to pharmaceutical companies, 62% of French people still consider them to be legitimate sources of information for patients through their health prevention campaigns.

These results are a roadmap for all those involved in health communication,’ concludes Marie El Hayani. They show us that there are concrete solutions for creating messages that really resonate, based on patient experience. This hierarchy of trust must guide our communication strategies.« 

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