La nutrition sportive à l'ère de la digitalisation
Si le sport se définit comme « toute activité encadrée et revêtant la forme d’exercice et/ou de compétition », il n’en est pas moins que la pratique plus large d’une activité physique présente un intérêt de prévention santé et nécessite d’adapter les apports nutritionnels du pratiquant en fonction de son type, sa durée, son intensité… Et ces dernières années, le marché de la nutrition sportive ne s’y est pas trompé avec une segmentation de l’offre proposée de plus en plus étoffée, à destination de publics- cibles bien particuliers : Boomers, Mediors, Millenials, Femmes actives, Fitgirls ou encore à destination des pratiquants de esport. Si l’esport peut être considéré comme un sport à part entière dans sa définition, qu’en est-il réellement des besoins nutritionnels spécifiques des egamers ?
A l’heure des Jeux Olympiques de Paris 2024 qui se veulent être les premiers paritaires et de l’intégration progressive de l’esport au programme des JO (en témoigne la création en 2023 d’une commission dédiée à cette discipline au sein du Comité International Olympique), retour sur quelques résultats faisant état de l’avancement de la recherche scientifique en Nutrition au sujet de ces publics cibles aux besoins nutritionnels particuliers et présentant des attentes qui leur sont propres en termes de composition mais également d’usage / praticité des produits qui viennent soutenir leur pratique sportive…
Voici les dernières tendances esport parmi lesquelles il faudra désormais compter en matière de nutrition sportive, sur la base des données communiquées dans le cadre du webinaire Nutrition Sportive organisé par les Pôles de Compétitivité Végépolys Valley / Innov’alliance le 23 novembre 2023 « Innovations autour du végétal pour allier performance et bénéfices santé – Focus sur la nouvelle tendance du esport ».
Esport ou une autre vision du sport
L’esport consiste en la pratique régulière de jeux vidéo à des fins compétitives, impliquant des joueurs professionnels ou semi-professionnels s’affrontant individuellement ou en équipes. Parfois assimilée à une pratique sportive, car structurée et répétitive, il faut toutefois noter qu’elle ne permet pas d’atteindre les recommandations en termes d’activité physique (c’est-à-dire au moins 30 min de sport par jour, cinq fois par semaine) ni de prévention de la sédentarité (soit moins de 7h de comportement sédentaire par jour) [1]. Si certaines études [2] ont mis en avant que cette pratique engendre une dépense énergétique légèrement supérieure au seuil de sédentarité (> 1,5 METs [3]), le Pr. David Thivel [4] met cependant en garde concernant la qualité de ces données et les indicateurs utilisés dans ce cadre avant de comparer les besoins energétiques et nutritionnels générés dans le cadre de la pratique de esport avec ceux d’une activité physique et sportive classique.
D’après l’étude de Zimmer et al. (2022) [5], la dépense d’énergie mesurée de manière objective (calorimétrie indirecte) lors de la pratique de esport resterait similaire à celle au repos et serait donc comparable à une activité sédentaire. Toutefois, l’augmentation de l’oxydation des glucides dans ce contexte mettrait en avant une théorie dite « gluco-statique » liée à l’activité cérébrale. Cette augmentation de l’utilisation du glucose par le cerveau aurait des répercusions directes sur la prise d’aliments sucrés pour répléter les stocks.
La solicitation cognitive générée par la pratique du esport peut également entrainer des dérégulations des voies de contrôle de la prise alimentaire qui se traduisent par des périodes de surconsommation alimentaire, généralement plus sucrée et peu équilibrée. Autant de facteurs engendrant une potentielle prise de poids et un risque accru de syndrôme métabolique…
De plus, le temps passé devant les écrans de manière répétée et prolongée par les esportifs présente d’autres types d’implications sur la santé à court, moyen et long termes : impacts sur la vision, le niveau de fatigue, le risque d’hypertension mais également de troubles musculosquelettiques et comportementaux [6]. Ainsi, la pratique du esport engendre des implications nutritionnelles particulières.
Conséquences nutritionnelles spécifiques
Comme mis en avant par l’étude de Goulart et al. (2023), la majorité des esportifs n’atteignent pas les recommandations nutritionnelles pour la population générale concernant la consommation de fruits et légumes, de céréales complètes, de produits laitiers mais également la couverture des besoins en vitamines et minéraux [7]. De plus, il a été observé que les esportifs présentent une consommation de protéines exogènes importante tandis qu’ils n’atteignent pas les recommandations de base via la consommation d’aliments courants. Toutefois, il n’existe pas à l’heure actuelle de recommandations spécifiques aux esportifs, si ce n’est concernant la fonction cognitive et la fatigue [8]. Il convient donc d’inciter les esportifs à rééquilibrer leurs apports alimentaires afin d’atteindre les recommandations nutritionnelles générales, puis dans un second temps, d’assurer une supplémentation via des compléments alimentaires tels que des apports en vitamines et probiotiques pour stimuler leur fonction cognitive, ou encore en lutéine pour aider à prévenir les atteintes oculaires.
Quelques chiffres-clés
Malgré certaines limites, notamment concernant la lutte contre la sédentarité, l’esport continue à gagner en notoriété, en témoigne le recrutement de 1,2 millions de nouveaux adeptes entre 2022 et 2023 [9].
En 2023, 11,8 millions de personnes de 15 ans et plus consommaient ou pratiquaient l’esport, ce qui représente 23% des internautes [10].
Cet engouement social se reflète également dans l’essor économique qui en découle.
En effet, le marché mondial de l’esport est en croissance et la France est tout particulièrement bien positionnée sur la scène européenne, avec un marché qui était estimé à 50 millions d’euros en 2019 et qui est passé à quasiment 100 millions d’euros en 2023, soit le double en seulement quatre ans.
L’enthousiasme toujours grandissant autour de cette discipline et les besoins nutritionnels spécifiques aux esportifs poussent ainsi les acteurs des secteurs agroalimentaire et nutraceutique à proposer des produits à destination de cette cible de sportifs d’un autre temps…
Innovations produits dédiés esport
De nouveaux ingrédients cliniquement testés auprès des gamers :
- GamePhyt de Microphyt
- GamePhyt est le premier ingrédient actif 100% naturel étudié cliniquement auprès d’une population de joueurs expérimentés. Cet ingrédient unique repose sur une combinaison brevetée d’un extrait de microalgue et d’un extrait botanique. L’extrait de microalgue Phaeodactylum tricornutum, source exceptionnelle de fucoxanthine, a démontré des bénéfices significatifs sur les fonctions cognitives (mémoire, concentration, anxiété, etc.), tandis que l’extrait de guarana est reconnu pour ses bienfaits en termes d’énergie, d’endurance et d’acuité mentale. La combinaison des deux extraits fait de GamePhyt un ingrédient booster des performances et des compétences des joueurs.
- Cereboost de Givaudan
- Cereboost est un extrait de ginseng américain breveté et cliniquement prouvé qui favorise le bien-être mental et cognitif. Trois essais cliniques ont démontré les bienfaits de Cereboost sur l’humeur, l’attention, l’énergie et la mémoire. Cereboost peut répondre aux besoins des egamers en apportant un soutien naturel et efficace pouvant contribuer à améliorer leurs performances mentales et cognitives dans le cadre de leur pratique… le tout, sans caféine !
- Nutricog de PLT Health Solutions
- Cliniquement démontré pour améliorer mémoire, concentration, prise de décision et augmenter la capacité d’apprentissage, Nutricog peut apporter son soutien aux egamers qui souhaitent bénéficier d’une concentration et d’une attention accrues lors de leur pratique. Il a également été démontré que Nutricog permet aux utilisateurs de réfléchir plus rapidement et de réagir avec plus de précision dans des environnements multitâches basés sur une stratégie. Il s’agit d’une combinaison brevetée d’haritaki (Terminalia chebula) et de boswellia (Boswellia serrata) standardisée en acide gallique (NDLR : originaire de l’Inde et des régions voisines jusqu’au sud de la Chine, l’haritaki est un arbre dont les fruits sont importants dans la médecine ayurvédique).
- Zynamite de Nektium
- Avec une nouvelle formulation hydrosoluble de son nootropique primé Zynamite, l’entreprise espagnole Nektium a développé Zynamite S pour répondre à la demande croissante de boissons innovantes de nutrition cognitive et sportive à la fois énergétiques et hydratantes. Il est conçu pour être utilisé dans des applications telles que les ready-to-drinks et les shots, applications dans lesquelles la solubilité, la stabilité thermique et la transparence de la solution sont essentielles. Cet extrait de Mangifera indica, créé à partir de feuilles de mangue récoltées de manière durable et qui a fait l’objet de dix études cliniques, est une alternative naturelle à la caféine pour fournir énergie mentale et concentration mais également pour soutenir l’énergie physique, améliorer les performances et la récupération des egamers.
Point de vigilance néanmoins, l’ensemble des actifs actuellement développés à destination de cette nouvelle cible de la nutrition sportive que sont les egamers n’échappe pas aux contraintes règlementaires qui encadrent :
- les exigences de composition des compléments alimentaires au niveau européen, notamment vis-à-vis du statut Novel Food ;
- les possibilités de communication, dossier scientifique à l’appui pour les allégations plantes en attente, ou non (en cas d‘allégations de santé non autorisées).
Il convient donc toujours aux fabricants de compléments alimentaires de s’assurer de l’éligibilté de tout nouvel actif dans le cadre de la formulation de nouvelles références de compléments alimentaires les intégrant avant leur mise sur le marché.
De même, la responsablilité des éléments de valorisation Nutrition-Santé communiqués aux consommateurs au niveau du packaging produit ou de tout autre support à caractère publicitaire (site internet, brochure, etc.) leur revient également totalement.
Il en découle une nécessité de plus en plus établie pour les opérateurs :
1/ d’évaluation du champ des possibles au niveau règlementaire en tant que préalable au choix de la formulation retenue ;
2/ de sélection des actifs présentant un degré d’objectivation scientifique solide correspondant aux bénéfices santé escomptés pour lesquels une communication règlementairement validée est envisageable, auprès de fournisseurs ayant investis en recherche clinique.
Des façonniers qui proposent des solutions clés en main aux formats diversifiés et innovants, 100% adaptés aux attentes du marché de l’esport.
TFmax et SRmax, de Procemsa qui visent à améliorer les performances puis, après des heures de jeu, à aider les egamers à s’endormir.
TFmax est un mélange d’ingrédients développé pour améliorer l’énergie et la concentration mentale mais également pour soutenir la santé oculaire des egamers : thé matcha, rose musquée, vitamines B, taurine, manganèse, arginine et carnitine. La version alternative, TFmax+, contient en plus du guarana comme source de caféine pour décupler l’effet énergie.
SRmax repose sur un autre mélange d’ingrédients conçu pour aider à se détendre, à s’endormir et récupérer : ginseng, rhodiola rosea, choline, vitamine B6, B12 et inositol.
La version alternative, SRmax+, contient en plus de la mélatonine pour optimiser l’effet sur la qualité du sommeil.
L’innovation tient aussi dans la possibilité pour ce façonnier de décliner ces mélanges d’actifs innovants sous différents formats pertinents et attractifs pour le public cible des egamers que ce soit en shots, stickpacks, icepops, sprays ou encore bouteilles.
Game On de Funutrition, produit innovant en cas de temps d’écran prolongé
Funtrition, l’un des principaux faconniers spécialisés dans la fabrication de gummies pour l’industrie nutraceutique mondiale, propose un concept clé en main de gummies à base d’extraits de plantes sélectionnés (brahmi, ginseng, ashwagandha), de caroténoïdes (lutéine et zéaxanthine, bêta-carotène), de choline et de vitamines B5 / B12 pour soutenir les performances mentales, l’énergie et la santé oculaire des egamers, sans ajout de caféine.
Le français JLB Developpement propose trois mix mettant en avant son expertise en nutrition et le savoir faire en aromatisation de l’entreprise en nutrition sportive
Trois mixs ont été développés à base d’actifs sélectionnés et emblématiques de l’expertise historique de la société en nutrtition sportive et sont prêts à être déclinés à façon sur le marché : « Go Beyond » aux extraits naturels de ginseng et rhodiole, « Joint Armor » aux peptides de collagène et extraits de gingembre et curcuma, « Gut Peace » avec protéine fermentée, gingembre et menthe.
De nouveaux produits finis innovants pour optimiser les performance mentales, physiques et la prévention des atteintes oculaires des egamers du Monde entier
- Des produits 100% dans les codes de communication des jeux en ligne
Game On de l’entreprise indienne Muscle Blaze, boisson énergisante en poudre pour egamers
Ce mélange pour boisson énergisante destinée aux egamers contient de la taurine, de la caféine et de la théanine, pour soutenir la santé cognitive mais également de la vitamine A pour la santé oculaire.
La formule complète multivitaminique + zinc, taurine et caféine de Cyber Lab.
Les formats gummies pour augmenter les performances en situation de jeu…puis pour réduire le temps nécessaire pour s’endormir, favoriser un sommeil profond et réparateur afin de fournir une récupération essentielle après de longues sessions de jeu !
Les gummies à base de mélatonine et de passiflore de l’entreprise GMG Performance, parfaites à utiliser en synergie avec les lunettes développées pour cibler la fatigue oculaire induite par les jeux.
2. De nouveaux produits alliant efficacité et naturalité
Brain Booster de l’entreprise lithuanienne BeNatural, formule concentrée en phytoactifs développée pour optimiser la performance mentale des egamers.
Shots prêts à boire à base d’extrait de racine de ginseng, d’extrait d’herbe de bacopa, de l-théanine, d’extrait de feuille de ginkgo, d’extrait de racine arctique, d’extrait d’herbe de centella, d’acide folique et de vitamine B12.
[1] Observatoire National de l’Activité Physique et de la Sédentarité (ONAPS)
[2] Kocak. 2022. J Comp Eff Res. DOI : 10.2217/cer-2021-0223
[3] METs = équivalents métaboliques (1 MET = 1 kcal/kg/h)
[4] Laboratoire des Adaptations Metaboliques à l’Exercice en condition Physiologiques et Pathologiques
[5] Zimmer et al. 2022. Front Sports Act Living. DOI : 10.3389/fspor.2022.824006
[6] Yamagata et al. 2022. Hellenic J Cardiol. DOI : 10.1016/j.hjc.2022.06.005
[7] Goulart et al. 2023. Front Nutr. DOI : 10.3389/fnut.2023.1120303
[8] Szot et al. 2022. Healthcare (Basel). DOI: 10.3390/healthcare10020186
[9] Baromètre France Esports – 2023
[10] Baromètre France Esports – 2023