Une journée consacrée au sommeil
À l’occasion de la 23ème Journée du Sommeil® organisée par l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance (INSV), les spécialistes insistent sur la dégradation de la qualité de sommeil des Français et sur la réciprocité entre les troubles anxiodépressifs et les problèmes de sommeil.
La qualité du sommeil des Français mise à l’épreuve
Des chiffres préoccupants …
- 37% des Français sont insatisfaits de la qualité de leur sommeil, en majorité les femmes (44%)*.
- Près 6 Français sur 10 se plaignent d’une difficulté de sommeil
- Plus d’un quart des Français déclarent souffrir d’un trouble du rythme veille-sommeil
- La durée de sommeil est toujours réduite à moins de 7 heures en semaine (6h58)
- 8 Français sur 10 se disent concernés par des réveils nocturnes.
La dernière enquête INSV/MGEN 2023 montre que l’insomnie, les troubles du rythme veille/sommeil sont fortement associés à cette qualité de sommeil insuffisante.
Les raisons de cette dégradation du sommeil sont souvent liées aux facteurs économiques, sociaux et individuels qui dégradent le rythme circadien de la population parallèlement aux crises qui impactent le quotidien des Français (guerre en Ukraine, hausse des prix, inquiétudes à l’égard de la réforme des retraites…).
Ces résultats montrent une aggravation des problèmes du sommeil des Français corrélée à l’aggravation des troubles de la santé mentale depuis le début de l’épidémie de Covid en mars 2020, commente le Docteur Marc Rey, président de l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance (INSV).
Un sommeil de moins en moins long, même le weekend
Parallèlement, la durée moyenne de sommeil des Français continue de se réduire : 6h58 en moyenne versus 6h57 en 2019. Le week-end ou pendant les congés, le temps de sommeil des Français se réduit également de 34 minutes (7h40 vs 8h14) en raison d’un lever plus précoce les samedis et les dimanches (à 7h29). « Cette dette chronique de sommeil constitue un véritable cercle vicieux car elle majore la symptomatologie anxiodépressive » estime Marc Rey.
De fausses croyances sur le sommeil
Si la plupart des comportements néfastes pour le sommeil sont bien connus des Français, ils semblent, en revanche, moins bien connaître certains comportements aux effets positifs sur le sommeil :
• 46% des Français estiment que dormir plus longtemps permet de récupérer un manque de sommeil. Il est conseillé, au contraire, de conserver un rythme régulier tous les jours de la semaine.
• 29% estiment que pratiquer une activité physique intense avant d’aller se coucher va permettre de mieux dormir. Or, il est préférable de privilégier un sport doux le matin et plus cardio en milieu d’après-midi.
• 19% pensent qu’aller au lit 2 heures plus tôt que son heure habituelle est une bonne chose. Se coucher 2 heures plus tôt au contraire peut induire des troubles du sommeil et déclencher des insomnies chez les personnes prédisposées.
• 16% des Français – mais 23% des jeunes et 26% de ceux qui prennent des médicaments pour mieux dormir -, estiment que boire de l’alcool en soirée est favorable à un bon sommeil. Or, l’alcool déstructure le sommeil et perturbe ainsi l’horloge biologique.
Au regard de ces résultats, pour réduire les difficultés de sommeil et augmenter la qualité des nuits, l’INSV recommande d’appliquer quotidiennement les conseils des spécialistes. Si bien dormir nécessite de vivre dans un environnement sain, préservé des stimuli que sont le bruit, la chaleur, la lumière, cela implique également une bonne hygiène de vie.
Quand troubles du sommeil et troubles de la santé mentale vont de pair
L’altération de la santé mentale est très liée à la détérioration du sommeil. Les troubles anxiodépressifs modifient le comportement des personnes déjà atteintes à l’égard de leur sommeil. À l’inverse, les troubles du sommeil ou de l’horloge biologique peuvent être à l’origine de troubles psychiatriques et constituent un excellent baromètre de l’humeur.
- 30% des personnes dépressives souffrent d’insomnies et 23% des insomniaques souffrent de dépression
- 35% des personnes anxieuses souffrent d’insomnies et 54% des insomniaques souffrent d’anxiété
- 25% des personnes anxieuses souffrent d’un trouble du rythme veille/sommeil et 45% des personnes ayant un trouble du rythme veille/sommeil souffrent d’anxiété.
Les femmes et les jeunes sont plus sujets à l’anxiété (et aux troubles du sommeil) que le reste de la population.
L’éco-anxiété est impliquée dans la hausse de l’insomnie chez les jeunes adultes et en particulier chez les personnes anxieuses et dépressives.
* Sondage OpinionWay pour INSV/MGEN – Enquête sommeil 2023 réalisé du 02 au 12 décembre 2022 auprès de 1 004 personnes représentatives des Français âgés de 18-65 ans interrogées selon la méthode des quotas par questionnaire auto-administré en ligne sur système CAWI.
Thématique « stress/sommeil » à suivre dans les prochaines semaines :
- Le dossier du prochain numéro Actif’s Mag sera consacré au stress et sommeil
- La conférence des Nutriform’ Business Days « Stress & Sommeil, quelles solutions développer ? » aura lieu le mercredi 7 juin au Palais des Congrès Antibes-Juan les Pins.