TargEDys : des mimétiques de l'ocytocine ciblant le stress et l'anxiété
TargEDys, biotech française, démontre un nouveau type d’expertise : le développement de mimétiques bactériens, appelés encore les probiotiques de précision.
L’ocytocine est une hormone majeure pour la régulation de l’humeur, de l’anxiété, des émotions et de l’attachement. Elle est libérée par les mères au cours de l’accouchement et de l’allaitement, et par les partenaires après les rapports sexuels, servant de médiateur aux sentiments d’attachement.
L’équipe scientifique de TargEDys a donc extrait des protéines bactériennes, puis a criblé ces dernières avec des antigènes anti-ocytocine. Par spectrométrie de masse, ils ont identifié les séquences protéiques qu’ils ont alignées sur la séquence de l’ocytocine.
Ainsi, dix-sept protéines ont été identifiées. L’équipe a ensuite synthétisé des peptides plus courts, et a vérifié dans un modèle cellulaire HEK leur capacité à activer les récepteurs de l’ocytocine. Les deux meilleurs peptides ont été sélectionnés (PGK et EFTU), provenant de deux souches probiotiques des espèces L. salivarius et L. gasseri respectivement.
L’efficacité des probiotiques a alors été challengée dans un modèle de souris stressées. Seize souris, exposées à un stress chronique lumineux et sonore ont été séparées en deux groupes, et nourries soit avec les deux souches à une dose totale de 20 milliards de cfu par jour en gavage gastrique, soit avec une solution saline de contrôle. Après quoi, les rongeurs ont été soumis à plusieurs tests visant à mesurer le comportement dépressif et l’anxiété. Pour chaque test, les souris recevant des probiotiques ont obtenu des résultats nettement supérieurs à ceux des souris témoins, avec un comportement moins dépressif et moins anxieux.
L’administration de mimétiques de l’ocytocine par le biais de probiotiques est une nouvelle approche prometteuse, car les récepteurs de l’ocytocine sont abondamment présents dans l’intestin. Certains essais précédents ont utilisé l’ocytocine par pulvérisation intranasale contre l’autisme, la dépression, etc., avec une efficacité limitée, probablement parce que l’ocytocine ne traverse pas la barrière hémato-encéphalique et que l’administration intranasale ne la met pas en contact direct avec ses récepteurs.
Les résultats obtenus par les équipes de TargEDys sont encourageants et ne sont qu’un début.
L’objectif : le développement d’un complément alimentaire breveté basé sur cette technologie, et la confirmation de ces résultats chez l’homme.