Santé articulaire, l'eldorado du collagène ?
A l’heure où le segment de la santé articulaire semble promis à un bel avenir dans un contexte de population vieillissante, le marché des compléments alimentaires voit fleurir le développement de combinaisons In & Out, tendance ayant émergé initialement en nutri-cosmétique.
Dans ce cadre, le collagène ne cesse de faire parler de lui, attirant de plus en plus de consommateurs, que ce soient des femmes actives à la recherche d’un support dans le cadre d’un mode de vie « Healthy » ou de jeunes seniors en quête de solutions Nutrition-Santé pour « Bien vieillir ».
Mais qu’en est-il vraiment du niveau de preuves scientifiques actuellement disponibles concernant l’efficacité du collagène en termes de santé articulaire ?
En collaboration avec NutriFizz, cet article vous guide au travers d’un point à date scientifique et règlementaire pour enfin tout savoir de l’efficacité réelle du « Phénomène Collagène » sur la santé articulaire !
Douleurs articulaires, de quoi s’agit-il ?
Vieillissement, sport, chocs, professions à risque, surpoids, sédentarité, ménopause… Les causes d’inconfort articulaire sont nombreuses. Quel que soit leur âge et leur condition (hommes / femmes, sportifs ou non…), rares sont les Français épargnés par ces gênes articulaires. Selon un sondage IFOP réalisé pour l’Institut de Recherche de l’INSERM[1], 93% des Français déclarent avoir déjà souffert de douleurs articulaires. C’est même 1 Français sur 2 qui indique en souffrir au moment de répondre à l’enquête dont 1 jeune sur 3 !
Que ce soit lié à l’usure du cartilage, à des gestes répétés, à la manipulation de charges lourdes ou à la suite d’un traumatisme, les douleurs articulaires réduisent la qualité de vie en limitant la mobilité, rendant parfois les gestes de la vie quotidienne irréalisables pour de très nombreuses personnes… Concrètement, l’arthrose représenterait la 4ème cause d’invalidité et plus généralement, les affections ostéoarticulaires constituent le premier facteur de handicap dans le monde d’après l’OMS[2]. D’où une demande croissante de solutions pour limiter les raideurs ou douleurs articulaires et préserver la mobilité.
Les douleurs articulaires (arthralgies) sont désignées dans le langage courant par « rhumatismes » et englobent finalement plusieurs maladies ayant pour symptômes des douleurs aiguës ou chroniques. Elles sont dues soit à des phénomènes dégénératifs des articulations (arthrose), soit à une inflammation articulaire (arthrite, dont la polyarthrite rhumatoïde en particulier)[3]. ll n’existe pas de traitement curatif mais seulement des traitements symptomatiques qui, au mieux, induisent une rémission mais avec des effets indésirables non négligeables.
Sur plus de 12 millions de Français souffrant de rhumatismes, plus de 9 millions souffrent d’arthrose ce qui représente 2/3 des causes de douleurs ostéoarticulaires[4].
C’est notamment pour cette raison que la plupart des données disponibles en termes de littérature scientifique au sujet des douleurs articulaires concerne des essais d’intervention auprès de patients souffrant d’arthrose.
Et l’arthrose en particulier ?
L’arthrose est une affection chronique et dégénérative non inflammatoire touchant le cartilage et son environnement. Cette maladie ostéoarticulaire conduit à une perte progressive du cartilage pouvant aller jusqu’à l’os[5].
Toutes les articulations peuvent être atteintes mais l’arthrose se retrouve le plus souvent au niveau du genou (gonarthrose), de la hanche (coxarthrose), des doigts (arthrose digitale) et du pouce (rhizarthrose).
Les étiologies sont variées, il peut s’agir d’une altération primitive du cartilage ou d’une altération secondaire liée à différents facteurs (traumatiques, endocriniens, métaboliques, neurologiques, sénescence…).
Plusieurs facteurs de risque ont ainsi été identifiés tels que l’âge. En effet, la fréquence de survenue d’une arthrose augmente avec l’âge puisqu’elle concerne 3% des moins de 45 ans, 65% des plus de 65 ans et 80% des plus de 80 ans.
Mais d’autres paramètres sur lesquels il est possible d’agir entrent également en jeu :
– les désordres métaboliques générés en cas de diabète et d’obésité ;
– un excès de pression articulaire qui augmente les contraintes mécaniques et tendent à abîmer le cartilage (surcharge pondérale, activité physique trop intense, port fréquent de charges lourdes, pratiques mal contrôlées de certains sports).
D’où la pertinence des conduites à tenir envisageables d’un point de vue Nutrition-Santé pour prévenir, retarder ou soulager la survenue et les symptômes de l’arthrose.
Prise en charge en cas d’arthrose
A l’heure actuelle, le traitement de l’arthrose est uniquement symptomatique afin de soulager la douleur et doit toujours être associé à des mesures non médicamenteuses. D’après la Haute Autorité de Santé, la prise en charge des patients diagnostiqués avec de l’arthrose repose donc dans un premier temps sur des mesures hygiéno-diététiques, orthopédiques et de kinésithérapie.
C’est aussi pour cette raison que la prévention primaire est très importante, dont les deux grands axes reposent également sur les piliers de la Nutrition-Santé que sont :
• la pratique d’une activité physique : au moins 30 min de marche active et dynamique par jour, selon les recommandations de l’OMS ;
• le maintien d’un poids « normal » (en se référant à l’IMC) grâce à un régime alimentaire sain, varié et équilibré.
En complément, le rôle des suppléments alimentaires dans la prévention et la diminution de la douleur peut être envisagé.
Cas des AASAL
La prise d’anti arthrosiques symptomatiques d’action lente (AASAL), comme les glucosamine ou chondroïtine sulfates, peut agir en prévention de la dégénérescence du cartilage. La chondroïtine (sulfate) dispose d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) limitée au traitement symptomatique à effet différé de l’arthrose de la hanche et du genou et les glucosamines (sulfates et chlorhydrates) uniquement pour l’arthrose du genou.
Dans le cadre du dernier rapport de l’OARSI (Ostearthritis Research Society International)[6], les experts consultés retiennent que les glucosamine et chondroïtine sulfates peuvent procurer un bénéfice symptomatique chez les patients atteints d’arthrose du genou, mais que ce n’est pas systématique. Leurs effets sur la douleur et la gêne fonctionnelle liées à l’arthrose sont minimes et de pertinence clinique discutable, car ils n’empêchent en aucun cas la dégradation articulaire. Par ailleurs, les experts de l’OARSI précisent qu’en l’absence de réponse manifeste dans un délai de 6 mois, le traitement doit être arrêté.
De plus, la glucosamine est déconseillée en cas de diabète de type 2 et d’obésité car elle augmente la résistance de l’organisme à l’insuline. D’autre part, il faudra être vigilant au fait que les personnes asthmatiques ou allergiques aux crustacés peuvent également être allergiques à la glucosamine. La chondroïtine sulfate, quant à elle, est déconseillée aux personnes hémophiles ou sous traitement anticoagulant. En outre, la teneur élevée en sodium des compléments alimentaires contenant de la chondroïtine impose de ne pas l’employer en cas de régime sans sel.
Les effets indésirables de ces deux produits pouvant également inclure des aigreurs d’estomac et des diarrhées[7], d’autres alternatives au niveau alimentaire pourraient donc se révéler plus pertinentes…
Cas du collagène
De plus en plus de publications vantent les mérites de compléments alimentaires à base de collagène pour lutter contre les douleurs articulaires, le vieillissement de la peau ou encore pour avoir de « beaux cheveux ». Mais derrière toutes ces promesses, qu’en est-il réellement ?
Comme vu précédemment, l’arthrose est la maladie articulaire la plus courante qui se caractérise par la destruction progressive du cartilage articulaire, dont un composant majeur est le collagène (Honvo et al., 2020). La consommation de compléments alimentaires à base de collagène pourrait donc se révéler intéressante mais quelle dose faudrait-il consommer et à quelle fréquence pour observer un effet bénéfique ? Tous les produits se valent-ils ?
Des collagènes « végétaux » ? Les compléments alimentaires à base de collagène disponibles sur le marché et faisant l’objet de recherches cliniques sont obtenus à partir de matières premières d’origine animale (bœuf, porc, volaille ou marin). Il est possible d’acheter du collagène dit « végétarien », obtenu à base de coquilles d’œufs, mais les produits uniquement à base de plantes peuvent seulement fournir les nutriments nécessaires à la fabrication de collagène (comme la vitamine C ou le zinc). Ils ne contiennent pas eux-mêmes de collagène ! |
Le collagène représente la protéine la plus abondante du corps humain. Il s’agit du composé majoritaire des tissus conjonctifs dont la peau, les os, les ligaments, les tendons et le cartilage. Le collagène est caractérisé par une structure particulière en triple hélice, à l’origine de propriétés mécaniques spécifiques (élasticité, robustesse…).
Le terme générique « collagène » est utilisé dans le langage courant, mais il s’agit en réalité d’une vaste famille qui regroupe plusieurs types de collagènes différents. Les connaissances à ce sujet ont augmenté de façon exponentielle au cours des dernières décennies. Alors que dans les années 1970, la communauté scientifique ne parlait que de quatre types de collagènes génétiquement distincts, il est aujourd’hui admis qu’il en existerait jusqu’à 29 types différents les uns des autres par leur composition moléculaire, par leur organisation au sein de l’organisme mais aussi par leurs propriétés[8].
Formes prédominantes (90%) de collagène du corps humain :
Cette propension à considérer le collagène indistinctement se retrouve dans le langage marketing utilisé pour promouvoir les compléments alimentaires, mais aussi parfois dans certains travaux scientifiques portant sur les effets du collagène sur la santé qui omettent de définir le type ou la provenance du collagène considéré.
Au-delà de ces considérations lexicales, et même lorsque les travaux scientifiques prennent la peine de décrire les produits à base de collagène qui ont été étudiés, d’autres limites méthodologiques se posent. Il existe souvent une grande hétérogénéité en ce qui concerne la conception et le design des études, avec des effectifs de participants souvent très faibles, ne prenant pas en compte de potentiels facteurs de confusion et/ou sans comparaison des effets du produit à base de collagène avec ceux d’un placebo. La plupart des études ne concluent pas non plus sur la question des doses efficaces, ni sur celle de la période de traitement. Le suivi à long terme des participants à ce type d’études étant rarement effectué, il est également difficile de savoir si les éventuels effets bénéfiques qui peuvent être observés perdurent dans le temps, notamment après l’arrêt de la prise du produit.
Toutes proportions gardées considérant ces limites méthodologiques, les données scientifiques disponibles soulignent généralement que les produits à base de collagène sont sûrs et qu’ils peuvent avoir des effets bénéfiques pour limiter la douleur, en particulier dans le cadre de certaines pathologies comme l’arthrose.
Selon une monographie de Santé Canada[9], une supplémentation en collagène hydrolysé aide à réduire les douleurs articulaires associées à l’arthrose pour une dose de 1,2 à 10 g par jour pendant au moins cinq mois pour constater des effets bénéfiques.
La supplémentation orale en collagène de type II a également gagné en popularité aux vues d’études cliniques bien conçues menées ces dix dernières années.
Il a ainsi été démontré que la supplémentation améliore la fonction articulaire (souplesse et mobilité) et diminue la douleur chez les individus en bonne santé souffrant d’inconfort articulaire (Lugo et al. 2013 ; Schön et al. 2022 ; Shiojima et al. 2023), chez les patients souffrant d’arthrose (Bakilan et al. 2016 ; Bruyère et al. 2012 ; Kumar et al. 2015 ; Lugo, Saiyed et Lane 2015 ; Luo et al. 2022) mais aussi chez les sportifs (Dressler et al. 2018 ; Zdzieblik et al. 2017).
Toutefois, d’un point de vue règlementaire, aucune demande d’allégations de santé concernant le collagène n’a été autorisée à ce jour au niveau européen, que ce soit concernant les douleurs articulaires ou tout autre bénéfice potentiel. Il s’agit là d’un cas typique de décalage entre l’état actuel des connaissances scientifiques, qui évoluent de façon exponentielle à ce sujet ces dernières années, et les possibilités de communication Nutrition-Santé validées au niveau de la règlementation européenne (Règlement 1924/2006).
Il s’agit d’un cas de figure d’autant plus sensible que les messages marketing généralement utilisés pour promouvoir les compléments alimentaires à base de collagène ne ciblent pas toujours uniquement les personnes qui souffrent d’arthrose. Ils sont parfois simplement décrits comme des produits qui permettent de « lutter contre les douleurs articulaires » en général et de prévenir les troubles de santé, sans plus de précisions. Or en l’état actuel des connaissances scientifiques, il n’existe pas à ce jour de données scientifiques robustes indiquant un quelconque bénéfice de la supplémentation en collagène pour prévenir l’apparition de maladies articulaires mais bien uniquement pour limiter la douleur et en cas d’arthrose uniquement (du genou en particulier).
Considérant la prise de position des autorités compétentes au sujet des allégations de santé en attente d’évaluation, en France notamment avec la parution par la DGCCRF de son outil regroupant toutes les allégations de santé considérées comme « utilisables », la question se pose même de savoir si le bénéfice potentiel du collagène documenté par la littérature scientifique disponible à ce jour pourrait faire l’objet de revendications d’un point de vue communication Nutrition-Santé. En effet, faire référence à une pathologie en soi et au fait de limiter la douleur, de surcroît, semble de fait relever de l’allégation thérapeutique et serait donc non conforme. En tout cas, toutes les mentions du type : « Action anti-inflammatoire », d’un point de vue général et plus précisément, « Réduit l’inflammation articulaire » ou encore « Traitement des affections rhumatismales » sont par exemple considérées comme thérapeutiques et donc non conformes d’après la DGCCRF en France.
Les modalités de positionnement concernant l’intérêt du collagène dans le segment de marché de la santé articulaire devraient donc viser des allégations de santé potentiellement plus acceptables d’un point de vue règlementaire du type « contribue au maintien d’un confort articulaire normal. » Mais cela nécessite certainement de revoir les protocoles d’études cliniques à mener pour le démontrer… A moins que l’EFSA n’accepte de considérer que les études actuellement disponibles concernant la douleur articulaire en cas d’arthrose puissent soutenir une allégation de santé plus générale du type « contribue à soulager l’inconfort articulaire » ? Dans tous les cas, seule une nouvelle démarche de dépôt de dossier de demande d’allégation à ce sujet permettrait d’aviser de cette opportunité et devrait faire l’objet d’une analyse scientifico-règlementaire poussée au préalable pour déterminer de la pertinence de l’envisager ou non…. Encore bien du travail à mener main dans la main entre évolution des statuts règlementaires et travaux de recherche d’objectivation scientifique pour alimenter l’innovation en Nutrition concernant ce segment de marché porteur !
[1] https://presse.inserm.fr/1-francais-sur-2-souffre-de-douleurs-articulaires/25303/
[2] https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/musculoskeletal-conditions
[3] Villa-Forte A. Douleurs articulaires : Plusieurs articulations – Troubles osseux, articulaires et musculaires. Manuels MSD pour le grand public, 2022.
[4] Ensemble contre les rhumatismes. Les rhumatismes inflammatoires chroniques (RIC) en France. Données de l’Assurance Maladie pour 2017.
Disponible sur : https://www.ensemblecontrelesrhumatismes.org/fr/content/les-rhumatismes-inflammatoires-chroniques-ric-en-france
[5] Marie G. Qu’est-ce que l’arthrose ? Stop arthrose. 2012. [Internet]. [cité 22 avr 2021]. Disponible sur : https://www.stop-arthrose.org/qu-est-ce-que-l-arthrose
[6] Aubry-Rozier B. Place des antiarthrosiques symptomatiques d’action lente dans l’arthrose (sulfate de chondroïtine, glucosamine, acide hyaluronique). Revue Medicale Suisse. 2012; 2 (332): 571–576.
Disponible sur : https://www.revmed.ch/revue-medicale-suisse/2012/revue-medicalesuisse-
332/place-des-antiarthrosiques-symptomatiques-d-action-lente-dans-l-arthrose-sulfate-de-chondroitineglucosamine-acide-hyaluronique
[7] Pillon F, Allaert FA. Arthrose, le rôle des compléments alimentaires dans la prévention et la diminution de la douleur. Actual Pharm. 2013; 52(526):41-43.
Disponible sur : https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0515370013000840
[8] Daniel Martínez-Puig D. et al., Collagen Supplementation for Joint Health: The Link between Composition and Scientific Knowledge. Nutrients. 2023 Mar 8;15(6):1332. doi: 10.3390/nu15061332
[9] Santé Canada, 2022.
Joint health, the collagen Eldorado?
At a time when the joint health segment looks set for a bright future in the context of an ageing population, the dietary supplements market is seeing the development of In & Out combinations, a trend which initially emerged in nutri-cosmetics.
In this context, collagen continues to make headlines, attracting more and more consumers, from active women looking for support as part of a ‘Healthy’ lifestyle to young seniors looking for Nutrition-Health solutions for ‘Ageing Well’.
But what is the level of scientific evidence currently available on the effectiveness of collagen in terms of joint health?
In collaboration with NutriFizz, this article guides you through a scientific and regulatory update to find out everything you need to know about the real effectiveness of the ‘Collagen Phenomenon’ on joint health!
What is joint pain?
Ageing, sport, shocks, high-risk professions, excess weight, a sedentary lifestyle, the menopause… There are many causes of joint discomfort. Whatever their age or condition (men or women, sportsmen or women…), few French people are spared from joint discomfort. According to an IFOP survey carried out for the INSERM Research Institute[1], 93% of French people say they have already suffered from joint pain. In fact, 1 in 2 French people said they were suffering from joint pain at the time of the survey, including 1 in 3 young people!
Whether linked to wear and tear of the cartilage, repetitive movements, the handling of heavy loads or following trauma, joint pain reduces quality of life by limiting mobility, sometimes making everyday activities impossible for many people… In concrete terms, osteoarthritis is the 4th leading cause of invalidity and, more generally, osteoarticular disorders are the leading cause of disability in the world according to the WHO[2]. Hence the growing demand for solutions to limit joint stiffness or pain and maintain mobility.
Joint pain (arthralgia) is commonly referred to as ‘rheumatism’ and ultimately encompasses a number of diseases with symptoms of acute or chronic pain. They are due either to degenerative phenomena in the joints (osteoarthritis), or to joint inflammation (arthritis, including rheumatoid arthritis in particular)[3]. There is no cure, only symptomatic treatments which, at best, induce remission, but with significant side-effects.
Of the more than 12 million French people suffering from rheumatism, more than 9 million suffer from osteoarthritis, which accounts for 2/3 of the causes of osteoarticular pain[4].
This is one of the reasons why most of the data available in the scientific literature on joint pain concerns intervention trials with patients suffering from osteoarthritis.
And osteoarthritis in particular?
Osteoarthritis is a chronic, degenerative, non-inflammatory disease affecting the cartilage and its environment. This osteoarticular disease leads to a progressive loss of cartilage that may even extend to the bone[5].
All joints can be affected, but osteoarthritis is most often found in the knee (gonarthrosis), hip (coxarthrosis), fingers (digital osteoarthritis) and thumb (rhizarthrosis).
The aetiologies are varied, and may involve primary damage to the cartilage or secondary damage linked to various factors (traumatic, endocrine, metabolic, neurological, senescence, etc.).
Several risk factors have been identified, such as age. The incidence of arthritis increases with age, affecting 3% of people under 45, 65% of people over 65 and 80% of people over 80.
But there are also other factors that can be influenced:
– metabolic disorders caused by diabetes and obesity;
– excess joint pressure, which increases mechanical stress and tends to damage cartilage (excess weight, overly intense physical activity, frequent carrying of heavy loads, poorly controlled practice of certain sports).
Hence the relevance of possible courses of action from a Nutrition-Health point of view to prevent, delay or relieve the onset and symptoms of osteoarthritis.
Treatment of osteoarthritis
At present, the treatment of osteoarthritis is purely symptomatic, aimed at relieving pain, and must always be combined with non-medicinal measures. According to the French National Authority for Health, the treatment of patients diagnosed with osteoarthritis is initially based on dietary hygiene, orthopaedic measures and physiotherapy.
It is also for this reason that primary prevention is very important, and its two main thrusts are also based on the pillars of Nutrition-Health, which are :
– physical activity: at least 30 minutes of active, dynamic walking a day, as recommended by the WHO;
– maintaining a ‘normal’ weight (based on BMI) through a healthy, varied and balanced diet.
In addition, the role of dietary supplements in preventing and reducing pain can be considered.
The case of AASALs
Taking slow-acting symptomatic anti-arthrosics (SAAS), such as glucosamine or chondroitin sulphates, can help prevent cartilage degeneration. Chondroitin (sulphate) has a marketing authorisation (MA) limited to symptomatic treatment with a delayed effect for osteoarthritis of the hip and knee, and glucosamines (sulphates and hydrochlorides) only for osteoarthritis of the knee.
In the latest report from OARSI (Ostearthritis Research Society International)[6], the experts consulted stated that glucosamine and chondroitin sulphates can provide symptomatic benefits in patients with knee osteoarthritis, but that this is not systematic. Their effects on the pain and functional discomfort associated with osteoarthritis are minimal and of questionable clinical relevance, as they in no way prevent joint degradation. Furthermore, the OARSI experts specify that if there is no obvious response within 6 months, the treatment should be stopped.
In addition, glucosamine is not recommended in cases of type 2 diabetes or obesity, as it increases the body’s resistance to insulin. You should also be aware that people with asthma or allergies to shellfish may also be allergic to glucosamine. Chondroitin sulphate is not recommended for people with haemophilia or those on anticoagulant therapy. In addition, the high sodium content of food supplements containing chondroitin means that they should not be used if you are on a salt-free diet.
As the undesirable effects of these two products can also include heartburn and diarrhoea[7], other dietary alternatives may be more appropriate…
The case of collagen
More and more publications are extolling the virtues of collagen-based food supplements for combating joint pain, ageing skin or even ‘beautiful hair’. But behind all these promises, what is the reality?
As we saw earlier, osteoarthritis is the most common joint disease, characterised by the progressive destruction of joint cartilage, a major component of which is collagen (Honvo et al., 2020). Consumption of collagen-based food supplements could therefore prove interesting, but what dose should be consumed and how often to observe a beneficial effect? Are all products the same?
Plant-based collagens? The collagen-based food supplements available on the market and the subject of clinical research are obtained from raw materials of animal origin (beef, pork, poultry or marine). It is possible to buy so-called ‘vegetarian’ collagen, obtained from eggshells, but purely plant-based products can only provide the nutrients required for collagen production (such as vitamin C or zinc). They do not themselves contain collagen!
Collagen is the most abundant protein in the human body. It is the main component of connective tissue, including skin, bone, ligaments, tendons and cartilage. Collagen has a distinctive triple helix structure, which gives it specific mechanical properties (elasticity, strength, etc.).
The generic term ‘collagen’ is used in everyday language, but it is in fact a vast family that includes several different types of collagen. Knowledge on this subject has increased exponentially over the last few decades. Whereas in the 1970s, the scientific community spoke of just four genetically distinct types of collagen, it is now accepted that there are up to 29 types, each different from the next in terms of their molecular composition, their organisation within the body and their properties[8].
Predominant forms (90%) of collagen in the human body:
This tendency to consider collagen indiscriminately can be found in the marketing language used to promote food supplements, but also sometimes in certain scientific works on the effects of collagen on health, which fail to define the type or origin of the collagen under consideration.
Beyond these lexical considerations, and even when scientific works take the trouble to describe the collagen-based products that have been studied, other methodological limitations arise. There is often great heterogeneity in the conception and design of the studies, often with very small numbers of participants, without taking into account potential confounding factors and/or without comparing the effects of the collagen-based product with those of a placebo. Most studies are also inconclusive on the question of effective doses and the treatment period. As long-term follow-up of participants in this type of study is rarely carried out, it is also difficult to know whether any beneficial effects that may be observed persist over time, particularly after the product has been discontinued.
All things considered, given these methodological limitations, the scientific data available generally emphasise that collagen-based products are safe and that they can have beneficial effects in limiting pain, particularly in certain pathologies such as osteoarthritis.
According to a Health Canada monograph[9], hydrolysed collagen supplementation helps to reduce joint pain associated with osteoarthritis at a dose of 1.2 to 10 g per day for at least five months to see beneficial effects.
Oral supplementation with type II collagen has also gained in popularity in the light of well-designed clinical studies conducted over the last ten years.
Supplementation has been shown to improve joint function (flexibility and mobility) and reduce pain in healthy individuals with joint discomfort (Lugo et al. 2013; Schön et al. 2022; Shiojima et al. 2023), in patients suffering from osteoarthritis (Bakilan et al. 2016; Bruyère et al. 2012; Kumar et al. 2015; Lugo, Saiyed and Lane 2015; Luo et al. 2022) and also in athletes (Dressler et al. 2018; Zdzieblik et al. 2017).
However, from a regulatory point of view, no application for health claims concerning collagen has been authorised to date at European level, either concerning joint pain or any other potential benefit. This is a typical case of a gap between the current state of scientific knowledge, which has evolved exponentially in recent years, and the possibilities for Nutrition-Health communication validated by European regulations (Regulation 1924/2006).
This situation is all the more sensitive in that the marketing messages generally used to promote collagen-based food supplements are not always targeted solely at people suffering from osteoarthritis. They are sometimes simply described as products that help ‘ combat joint pain ’ in general and prevent health problems, without going into further detail. However, given the current state of scientific knowledge, there is no robust scientific data to date indicating any benefit whatsoever from collagen supplementation in preventing the onset of joint disease, but only in limiting pain and only in cases of osteoarthritis (of the knee in particular).
Considering the position taken by the competent authorities on health claims awaiting assessment, particularly in France with the publication by the DGCCRF of its tool listing all the health claims considered ‘usable’, the question even arises as to whether the potential benefit of collagen documented by the scientific literature available to date could be the subject of claims from a Nutrition-Health communication point of view. In fact, referring to a pathology in itself and to the fact that it limits pain, on top of that, would seem to fall within the scope of a therapeutic claim and would therefore be non-compliant. In any case, all claims such as: ‘ Anti-inflammatory action “, in general and more specifically, ” Reduces joint inflammation “ or ” Treatment of rheumatic conditions ’ are considered therapeutic and therefore non-compliant according to the DGCCRF in France.
The positioning methods for collagen in the joint health market segment should therefore be aimed at health claims that are potentially more acceptable from a regulatory point of view, such as ‘helps maintain normal joint comfort’. Unless EFSA agrees to consider that the studies currently available on joint pain in osteoarthritis can support a more general health claim such as ‘helps relieve joint discomfort’ ? In any case, only a new process for submitting a claim on this subject would make it possible to consider this opportunity, and would have to be the subject of an in-depth scientific and regulatory analysis beforehand to determine whether or not it was appropriate to consider it…. There’s still a lot of work to be done, hand in hand, between changes in regulatory status and research into scientific objectivity, to fuel innovation in Nutrition in this buoyant market segment!